John Lennon en 1960, avec Stuart Sutcliffe au second plan.
John Lennon en 1960, avec Stuart Sutcliffe au second plan.
gettyimahes/Astrid Kirchherr
A l'occasion des 30 ans de la mort de John Lennon, le 8 décembre 1980, retour sur la vie de l'icône
Assassiné par un fan dérangé le 8 décembre 1980, John Lennon n'a pas seulement signé avec les Beatles et en solo la plus révolutionnaire série de chansons pop du XXe siècle.

Idéaliste à l'humour décapant, il fut aussi un artiste multidimensionnel et visionnaire, un généreux militant pour la paix et, tout du long, un défi à l'autorité.
Une enfance troublée, un artiste précoce
1940:
 naissance le 9 octobre de John Lennon à Liverpool (Angleterre) durant un bombardement de l’armée du Reich sur la ville.

Ses parents se séparent très tôt, avant ses 8 ans, et le petit John est confié à satante Mimi, la grande sœur de sa mère Julia. Il écrit des poèmes et dessine, très jeune, et tient un journal d’école au ton ironique et absurde.

Vers 15 ans,  il entend pour la première fois Heartbreak Hotel d’Elvis Presley, qui lui donne envie d’être chanteur de rock. Après l’avoir tannée pendant des mois, il obtient de sa tante qu’elle lui offre une guitare.

1957 : John Lennon forme les Quarry Men avec des copains de classe. La même année, il rencontre Paul McCartney qui intègre le groupe. L’année suivante, ils enrôlent George Harrison. La formation, alors à géométrie variable, vire plus franchement rock’n’roll, reprenant Chuck Berry, Gene Vincent et Buddy Holly.

1960 : Lennon tranche pour le nom Beatles, compromis de « Beat » (rythme) et « Beetles » (scarabées, sans doute en clin d’œil aux Crickets de Buddy Holly). Alors que se sont ajoutés au trio de base le bassiste Stuart Sutcliffe, un copain de Lennon qu’il a rencontré au Liverpool College of Art, et Pete Best à la batterie, le groupe est enrôlé pour animer les soirées d’une boîte de Hambourg (Allemagne). C’est là, dans le plus grand port d’Europe, que la formation s’aguerrit et apprend, soir après soir, à  faire ses preuves. Là aussi que les Beatles enregistreront leur premier disque en compagnie du chanteur Tony Sheridan.

Les Beatles décollent
1962 
 : John Lennon épouse Cynthia le 23 août. Cette année là, Brian Epstein, un disquaire de Liverpool, devient l’imprésario des Beatles. Il s’appliquera à domestiquer leur image. Alors que le rock est associé à la violence, il s’efforce d’applanir leur côté voyou à blouson de cuir en offrant une image lisse, acceptable. Le producteur George Martin signe un contrat avec le groupe pour EMI.

1963 : Sortie des albums Please Please Me et With the Beatles.Les Fab Four triomphent en Angleterre avec les chansons entêtantes From me to you et She loves you. Alors que le groupe joue un gala en présence de la reine mère et de la princesse Margaret, Lennon a sur scène ce mot resté célèbre : "Ceux qui sont assis aux places les moins chères, tapez dans vos mains. Les autres, secouez votre bijouterie." Cette année marque aussi la naissance du premier fils de John Lennon, Julian, le 8 avril.

1964 : I want to hold your hand est en tête des charts américains et les Beatles reçoivent en début d’année un accueil délirant aux Etats-Unis, leur participation à  l’émission télévisée populaire « Ed Sullivan Show » sur CBS provoquant l’émeute. A la fin de l’été, leur tournée aux Etats-Unis, la première à faire étape dans des stades, fait un malheur. Le film et le disque A Hard Day’s night sort au même moment.

1965 : le 15 août, lors de leur tournée américaine pour défendre le disque et le film Help !, les quatre de Liverpool établissent un record historique en attirant 55.600 personnes au concert du Shea Stadium de New York. Sortie la même année de l’album Rubber Soul, avec lequel le groupe atteint une nouvelle maturité.

1966 : Sortie de l’album  Revolver. « Nous sommes plus populaires que le Christ, maintenant », déclare John Lennon à un journaliste britannique. Cette phrase leur vaudra de nombreuses menaces de mort aux Etats-Unis et les fera désormais jouer outre-Atlantique avec la trouille au ventre. Cette situation, ajoutée aux conditions déplorables des concerts où on entend davantage les fans que le groupe, les décide à arrêter la scène.

La ballade de John et Yoko
1966
 : John rencontre Yoko Ono le 8 novembre à l’occasion de l’exposition Londonienne « Unfinished Paintings and objects » de l’artiste japonaise basée à New York.

1967 : sortie de l’album révolutionnaire Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band, un chef d’œuvre d’innovation, inouï pour l’époque et séminal pour l’histoire de la musique. La même année, paraît le complément de ce feu d’artifice, Magical Mystery Tour, plus psychédélique.

Lancement de la compagnie Apple, idée utopiste qui sera un  véritable gouffre financier.George Harrison se rend en Inde pour apprendre le sitar avec Ravi Shankar. Attiré par le mysticisme oriental, il entraîne les autres Beatles à une conférence du Maharishi Mahesh Yogi outre-Manche. C’est dans l’ashram de ce gourou douteux que le groupe se rendra en retraite avec femme et enfants, en Inde, l’année suivante. En août, le manager des Beatles Brian Epstein est retrouvé mort d’un abus de somniphères et barbituriques.

1968 : sortie du White album, nouveau chef d’œuvre, né sur un fond de discorde et de rivalité Lennon/McCartney qui semble galvaniser la créativité du groupe. Alors que la rupture couve, John publie un album avec Yoko Ono, Unfinished Music N°1, two virgins dont la pochette fera beaucoup parler d’elle : on y voit le couple nu se tenant la main, de face sur la pochette, de dos au dos de la pochette. Côté musique, l’expérimentation est totale : bruits et cris divers au menu. Le 8 novembre, John Lennon obtient le divorce avec Cynthia, la mère de son fil Julian.


1969 : le 30 janvier, les Beatles donnent leur tout dernier concert (filmé) sur le toit de l’immeuble d’Apple. John épouse Yoko le 20 mars à Gibraltar. La même année, les époux publient deux albums en commun,Unfinished Music N°2, Life with the Lions puis The Wedding album doté d’un cliché d’une part du gâteau de mariage.

Côté Beatles, sortie du film d’animation Yellow Submarine et du disque du même nom. Puis de l’album pop ultime Abbey Road, sublime chant du cygne enregistré durant l’été.

Cette année marque aussi le début du militantisme-happening de Lennon et sa femme en faveur de la paix (et contre la guerre du Vietnam). Ils lancent les fameux « bed-in » qui consistent à rester au lit durant une semaine en convoquant la presse à leur chevet. Lors d’un de ces bed-in à Montréal, John et Yoko enregistrent le resté classique Give Peace a chance, premier 45T publié sous le nom de Plastic Ono Band, qui se hisse alors à la seconde place des hit-parades britanniques.

A la mi-septembre, Lennon annonce aux autres Beatles son intention de quitter le groupe. Mais il accepte de ne pas l’annoncer officiellement. Selon ses biographes, le refus des autres Beatles de faire de sa composition Cold Turkey la face A du prochain 45T du groupe aurait provoqué la rupture.

Fin du chapitre Beatles et renaissance en solo1970  : au début de l’année, John compose Instant Karma et décide de le sortir dans l’urgence. Produite par Phil Spector, avec lequel Lennon entame alors une fructueuse collaboration, cette chanson obtiendra un grand succès et sera considérée 20 ans plus tard comme le plus grand 45T de tous les temps par le magazine Rolling Stone, devant Good Vibration des Beach Boys.

En avril, Paul McCartney annonce officiellement la séparation des Beatles. Sortie de l’album des Beatles Let it be, dont l’enregistrement remonte à plus d’un an.

A la fin de l’année, John publie John Lennon – Plastic Ono Band, un album surprenant pour l’époque, très introspectif, qui s’est imposé comme un monument avec le temps. Le musicien y met à nu ses blessures – notamment d’enfance – et clôt résolument le chapitre Beatles avec "God" dans lequel il chante "Je ne crois pas aux Beatles/Je crois seulement en moi/Yoko et moi ".

1971 : après le 45T retentissant Power to the people dans lequel John exprime ses opinions politiques, plus nuancées que le refrain ne le laisse entendre, l’album Imagine, publié à l’automne, fait un triomphe (numéro un en Angleterre et aux Etats-Unis). Ce disque, qui contient la chanson-titre Imagine, le classique des classiques de Lennon, réconcilie le musicien avec son public et prouve définitivement qu’il n’a pas besoin des Beatles pour être immense.

1972 : entre deux actions militantes, le couple Lennon-Ono publie l’albumSometime in New York City, échec critique et commercial cuisant. Le 30 août, le concert de charité donné au Madison Square Garden fait néanmoins un malheur. Pour les fêtes de fin d’année, Lennon sort le single Happy Xmas (war is over), une chanson de Noël pacifiste.


1973 : sortie de l’album Mind Games, doté de belles ballades dont Out of the Blue.

Lennon, premier papa-poule star
1974
 : séparé moméntanément de Yoko Ono, Lennon mène en Californie une vie dissolue durant 18 mois – cette parenthèse sera baptisée "the lost week-end"  – en compagnie notamment de sa maîtresse, May Pang, qui n’est autre que l’assistante de Yoko Ono. Résulte de cette parenthèse l’album Walls and bridges, qui n’est pas une réussite. A la fin de l’année, Lennon se produit pour la dernière fois sur scène en public, lors d’un concert d’Elton John à New York.

1975 : parution deRock’n’roll de John Lennon, un album entièrement composé de reprises rock. Le 9 octobre, le jour de l’anniversaire de John, Yoko Ono donne naissance à son fils Sean. Dès lors, John se retire de la vie publique pendant cinq ans. Officiellement, il s’occupe de son fils à la maison. Officieusement, il se débat avec une addiction à l’héroïne. En 1976, il obtient finalement, après de nombreuses années, son statut de résident permanent aux Etats-Unis.

1980 : alors que plus personne ne l’attend, Lennon effectue son grand retour à l’automne avec l’album Double Fantasy réalisé à parité avec Yoko Ono. Avec des titres comme I’m losing you et Woman, il montre une capacité de composition intacte. Le 8 décembre, John Lennon est assassiné par Mark David Chapman, un fan déséquilibré, dans l’entrée de son immeuble de Manhattan, le Dakota. L'émotion dans le monde est immense.

1984 : parution de Milk and Honey, album posthume enregistré durant les sessions de Double Fantasy. Il contient notamment le titre Grow Old With Me.

1995 : à l’occasion de la sortie en grandes pompes du premier volume d’une Anthologie des Beatles, les survivants Paul, George et Ringo, ré-orchestrent deux chansons inachevées de John, dont Free as a bird, sur laquelle on entend sa voix d’outre-tombe. Son dernier triomphe sur les ondes.

Yoko Ono, muse ou mante religieuse ?

Ange ou démon ? Opportuniste ou Amoureuse ? Véritable artiste ou Profiteuse ? Le dossier de Yoko Ono, petit bout de femme à la forte personnalité, qui eut à la fois le bonheur et le malheur de devenir la femme d'un Beatles, ne sera jamais refermé. Une chose est sûre, rarement femme aura suscité autant de controverse et n'aura eu à endurer autant de préjugés, de malentendus et de méchanceté.

Une stimulante artiste d'avant-garde
Lorsqu'ils se rencontrent en 1966 à la galerie Indica de Londres, John est une superstar, elle est une artiste d'avant-garde connue d'une poignée d'initiés pour son travail au sein du mouvement Fluxus influencé par Dadaet John Cage.Il tombe sous le charme...de son intelligence dira-t-il plus tard. Il est en tout cas immédiatement séduit par son travail artistique, captivé par son audace, son sens de l'humour décalé entrant en résonnance avec son ironie mordante et son sens personnel de l'absurde.

Les mauvaises langues accusent dès le début Yoko Ono d'avoir littéralement mis le grappin sur le Beatle. De l'avoir harcelé. Elle est pourtant connue pour sa timidité et sa grande réserve...Mais puisqu'elle n'a rien d'une bombe sexuelle au décolleté ravageur, elle lui a forcément jeté un sort. Non seulement on décèlera là un fond certain de mysogynie mais aussi du racisme rampant, puisque pour couronner le tout, le grand amour de Lennon est Japonaise et de huit ans son aînée.

Autoritaire, volontaire, stimulante, Yoko Ono ne s'en laisse pas imposer. Il la surnommera souvent "mère supérieure" pour se gausser. Tout en déclarant sa flamme publiquement en toute occasion, allant jusqu'à regretter qu'elle n'ait pas été son enfant. Elle a une vie spirituelle riche et Lennon apprécie sans doute sa grande indépendance d'esprit.

En tant qu'artiste, tendance art conceptuel, Yoko Ono a marqué les esprits dès 1964 avec sa performance "Cutpiece" au Carnegie Hall de New York. Elle y invitait le public à venir découper ses vêtements sur son corps pendant qu'elle restait impassible, assise en tailleur sur scène. Ce sens poussé du happening sera exploité ensuite dans les grandes largeurs pour l'auto-mise en scène du couple Lennon/Ono. Si le système agace, il prouve en tout cas que l'artiste japonaise n'avait pas besoin de Lennon pour se faire un nom.

Ce qu'on lui reproche point par point
En fait, ce qu'on ne lui pardonne pas, c'est d'avoir provoqué la séparation des Beatles. Si elle admet que le couple fusionnel qu'elle formait alors avec Lennon pouvait être difficile à supporter pour le reste du groupe, Yoko Ono affirme que la séparation des Fab Four ne fut pas pour elle le soulagement que ses détracteurs imaginent. Au contraire. La pression devenait étouffante, d'autant que Lennon, qui avait toujours fonctionné en tandem avec McCartney, lui avait fait comprendre qu'elle ferait désormais office d'alter-ego musical.

Yoko Ono est également accusée d'avoir entraîné Lennon dans l'héroïne et d'avoir cultivé son goût pour les drogues pour mieux le manipuler. Le Beatle n'avait pourtant pas attendu Yoko pour goûter aux paradis artificiels. Et elle en prenaît apparemment autant que lui. Donc qui entraînait qui ? Pour qui connaît un peu la question des drogues, il est toujours extrêmement délicat de départager les responsabilités dans le climat auto-destructeur et malsain qu'instaure l'addiction.

Musicalement, on reproche aussi à Yoko Ono d'avoir entraîné Lennon dans sa démarche radicale, de l'avoir poussé à l'expérimentation tous azimuts, voire à l'inaudible, et de s'être imposée sur ses albums. Musicienne de formation classique, qui a sorti une poignée de disques cultes, y compris depuis la disparition de son mari, et influencé des eminences comme Sonic Youth et Bjork, elle lui a en tout cas ouvert de nouveaux horizons. Il n'est que d'écouter le moyennement inspiré  "Walls and bridges", l'album que Lennon a commis durant sa séparation de 18 mois avec sa muse au mitan des annés soixante-dix, pour se convaincre en tout cas qu'elle n'a pas nui à son talent.

Fille d'un banquier japonais, Yoko Ono est connue pour son amour des gros sous. C'est effectivement elle qui s'occupe des affaires du couple dès les années 70. Le deal c'est: papa à la maison, maman au charbon. John Lennon n'était pas dupe, lui qui écrivit, dans un bel exercice d'auto-dérision vacharde, ces rimes explicites dans "Beautiful boy" (sur le dernier album de son vivant Double Fantasy): "The Queen is in the counting house/Counting the money/The King is in the kitchen/Making bread and honey".

Depuis la mort de son mari, "la veuve noire" comme elle est souvent surnommée, gère la fortune et la mémoire de Lennon, autant dire un empire. Elle défend bec et ongles ses droits, face aux opportunistes de tout poil. Elle en fait souvent trop, façon Saint-John priez-pour-nous, et a tendance a toujours tirer adroitement la couverture à elle. Mais son féministe de mari, qui ne loupait jamais une occasion de la mettre en avant, ne s'en retourne probablement pas dans sa tombe...

Sélection de sa discographie en solo

The Plastic Ono Band The Plastic Ono Band (1970)Le premier album solo de Lennon, sorti peu après la séparation des Beatles, est considéré par beaucoup comme son meilleur. Fruit d'une récente thérapie censée le débarrasser de ses traumas d'enfance, il s'y met à nu comme jamais et affiche sa vulnérabilité. La blessure béante d'une mère trop tôt disparue ("Mother", "My mummy's dead"), ses sentiments amoureux ("Love" et "Look at me"), ses idéaux socio-politiques ("Working class hero", un grand classique) et son opinion des religions ("God") sont les thèmes phares de ce disque sensible, le plus culte du musicien.
Imagine (1971) Imagine (1971)Un an plus tard, Lennon confirme à la fois son statut d'immense compositeur solo mais aussi de figure politique pacifiste avec l'inusable "Imagine", dont le message universel demeure étonnemment valide. Pour autant, la colère sourd encore largement, en particulier sur "How do you sleep ?", charge acide contre son ancien partenaire McCartney (notamment la phrase assassine "the sound you make is muzak to me"). Produit comme le précédent par Phil Spector et enregistré cette fois entièrement à la maison, le plus connu des albums solo de Lennon égrenne surtout les ballades délicates telles "Jealous guy" et "Oh my love".
Double Fantasy (1980) Double Fantasy (1980)
Le dernier disque sorti de son vivant paraît après cinq ans de silence radio de John Lennon. Durant ce laps de temps,  Yoko lui a donné un fils, Sean, et le musicien s'est lancé dans une inversion avant-gardiste des rôles de mari et femme, devenant l'un des tout premiers papa-poule et homme-à-la-maison pendant que sa femme s'occupe de l'aspect business du couple. Ce disque se présente sous forme de ping-pong amoureux avec Yoko Ono, chaque chanson de l'un dialoguant avec celle de l'autre, comme "Beautiful boy" répond à "Woman". Un disque doux et serein qui n'est pourtant pas toujours rose, le couple y dévoilant aussi ses failles sur "I'm Losing you" (je te perds) de John auquel Yoko répond "I'm living" (je pars).
Working Class Hero, The Definitive Lennon (2005) Working Class Hero, The definitive Lennon (2005)La maison de disques de Lennon (EMI) s'était fendue d'une compilation convaincante pour les 25 ans de la mort du Beatle. Elle n'a rien à envier à celle sortie en octobre 2010, "Power to the People: the Hits". Sur ce solide trente-huit titres remasterisés, les morceaux les plus emblématiques sont là, de "Imagine" à "Working class Hero", y compris les singles plus recherchés tels "Instant Karma! (We all shine on)",  "Give Peace a chance", "Power to the People", "Cold Turkey" et "Happy Xmas (War is over)". Idéal pour débuter ou se rafraîchir la mémoire.